La réalisatrice française Justine Triet a remporté la Palme d’or au 76e Festival de Cannes, dans un contexte de débat sur le financement du cinéma en France. Qui finance quoi et quelles sont les craintes du secteur ?
Le financement du cinéma français :
Les aides en faveur du cinéma proviennent principalement de taxes sur le prix des entrées et les recettes publicitaires des chaînes de télévision. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est financé à hauteur de 70% par ces taxes et redistribue cette somme pour soutenir la création, la production et la diffusion des œuvres. Les chaînes de télévision sont également tenues d’investir dans des coproductions cinématographiques ou d’acheter des droits de diffusion.
Des aides pour le secteur :
En 2022, le CNC a redistribué 291 millions d’euros d’aides pour le cinéma. A travers un mécanisme vertueux, les films à succès aident à financer les autres via une première aide à la production nommée “avance sur recettes”. Les plateformes de streaming, quant à elles, doivent consacrer entre 20 et 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France au financement de la production d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques.
Les inquiétudes du milieu :
Justine Triet a exprimé sa crainte d’une tendance vers une préoccupation accrue pour la rentabilité des films, au détriment de la création artistique et de l’essor des jeunes talents. Depuis 2019, le milieu s’inquiète également d’un rapport réalisé par Dominique Boutonnat, actuel patron du CNC, préconisant de développer la part du financement privé en complément des soutiens publics existants. La compétitivité et la rentabilité semblent s’imposer en faveur des films les plus susceptibles de faire des entrées, au détriment de la diversité et de la création.
Le rôle du CNC et l’évolution du paysage :
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) joue un rôle essentiel dans le maintien de la diversité et de la qualité du cinéma en France. Toutefois, avec l’émergence des plateformes de streaming et l’accélération des changements dans les modes de consommation, le CNC doit adapter sa stratégie. Le financement public doit continuer à combattre l’idée dirigeante de rentabilité, tout en soutenant l’accès égalitaire aux financements pour les jeunes talents et les œuvres indépendantes.
Les alternatives au financement traditionnel :
Les initiatives telles que le financement participatif et les partenariats avec les acteurs du secteur privé peuvent être des moyens complémentaires pour soutenir la création cinématographique en France. Cependant, cela peut également entraîner des risques, tels que l’action d’investisseurs privilégiant la rentabilité économique plutôt que la diversité culturelle, et la création artistique. Il convient donc de veiller à maintenir un juste équilibre entre les sources de financement et les objectifs du secteur cinématographique français.
Promouvoir la diversité et l’éducation :
Le soutien à l’éducation cinématographique et aux programmes de formation pour les jeunes talents est un autre levier pour préserver et promouvoir la diversité. Encourager les jeunes à embrasser une carrière dans le cinéma et les secteurs créatifs, par le biais d’ateliers, de mentorats et de programmes de formation, peut contribuer à maintenir un paysage cinématographique riche et innovant en France.
Notre avis :
En tant que rédacteurs pour ce site, nous pensons que le système de financement du cinéma français a prouvé son efficacité pour soutenir une production cinématographique variée et de qualité dans le pays. Cependant, nous reconnaissons également que le secteur doit évoluer et s’adapter aux nouvelles réalités du monde numérique. Il est de notre devoir, en tant que défenseurs de la culture et de l’information, de rappeler l’importance de préserver notre exception culturelle. Les points abordés dans ces deux articles soulignent les enjeux cruciaux pour l’avenir du cinéma français. Il est important de maintenir une vision équilibrée qui tient compte des intérêts économiques, tout en maintenant la diversité artistique et culturelle qui fait la richesse de notre cinématographie nationale.
À retenir :
🎬 Le financement public est menacé par la logique de rentabilité.
🔑 Le CNC doit adapter sa stratégie face aux nouveaux défis du secteur.
🤝 Les alternatives de financement doivent être explorées avec prudence.
👩🎓 La promotion de la diversité et l’éducation sont essentielles à la préservation du cinéma français.
En conclusion, le système de financement du cinéma français se trouve à un carrefour : il doit trouver un équilibre entre les exigences économiques et le soutien inconditionnel à l’exception culturelle et la création artistique. Les enjeux sont cruciaux pour l’avenir du cinéma français, et il est de notre responsabilité de demeurer vigilants et engagés dans la préservation de notre précieux héritage culturel.